mercredi 30 décembre 2015

L'esprit sauvage de Vali Myers

Le musée HR Giger à Gruyères, en collaboration avec la Vali Myers Art Gallery Trust présentent les oeuvres mystiques de Valy Myers, artiste multidisciplinaire australienne.



Dix originaux (technique mixte sur papier) et 25 sérigraphies tentent de dévoiler l'univers riche et vertigineux de la peintre multidisciplinaire, Vali Myers. Appelée, entre autre la sorcière de Positano, l'artiste exubérante décédée en 2003 laisse une oeuvre complexe et intime. À la fois danseuse, peintre, muse, gardienne d'animaux ou tatoueuse, ses travaux traitent de souffrance, d'amour et de lutte au travers d'éléments symboliques. Avec ses autoportraits à l'encre et aquarelle, la créatrice d'origine australienne fait entrer le public dans ses délires emprunts de mysticisme et d'onirisme. Elle dessinait la nuit car disait-elle : « le sommeil ce n'est pas mon truc ».
Liberté de création
Si ses sujets impudiques peuvent rebuter un public sensible, ils font acte d'une grande authenticité, comme si elle désirait nous donner la clé de son esprit. Généreuse artiste qui se révèle entièrement, sans filtre, sans autocensure.
Sa propre représentation est quasiment omniprésente dans son oeuvre. Ce visage au regard bleu qu'elle dessine depuis son enfance lui vient d'une mémoire intérieure comme elle l'explique dans le documentaire de Ruth Cullen intitulé « The painted Lady ». C'est le portait de son esprit, ourlé de sa fameuse chevelure rousse, à la fois emblème et armure.
La frontière entre sa personnalité et son oeuvre est poreuse. Sa vie, ses expériences, ses lectures (Moby Dick) et ses animaux sont autant de matière à retranscrire sur le papier. Sans être un journal intime, ses dessins dévoilent aux travers de ses croyances un monde accessible à tous. Ils sont une brèche vers un ailleurs onirique et spirituel qu'elle cherchait en permanence à ressentir au travers de la nature, de la musique ou de l'alcool.
Dualité des genres
La masculinité et la féminité se côtoient et se mélangent, parfois dans une même chair. Au regard de ses sujets, c'est une dualité vers laquelle elle semble attirée. Elle confond les genres dans leur représentation corporelle. Le corps n'en est alors plus vraiment un, seul la puissance et les pouvoirs de celui-ci transparaissent. Souvent nue, entièrement ou partiellement, entourée de représentations animales, les seins tatouées, le pubis roux mise à la vue de tous (Tarantata), Vali Myers provoque et interpelle le spectateur faisant fi de tout jugement, ou de toute désapprobation.
Symbolique animale
Eprise d'une passion ardente pour les animaux, une centaine vivait avec elle en Italie, elle ne cesse de s'inspirer de leur présence. Le renard, le chien ou le corbeau très souvent présent est une allégorie qu'elle accompagne parfois de poésie. Tout comme ses décors, les textes sont patiemment et précisément travaillés à la plume.
Sa peinture symbolique s'inspirent à la fois de l'art nouveau, des arts orientaux et des peintures rupestres. C'est richesse de gammes et la récolte foisonnante de ses voyages et de ses amitiés.

Bio Vali Myers
Lorsqu'une femme se tatoue une moustache, c'est un défi lancé au conventionnel et un signe évident d'humour. Provocation et joie semblent en effet être les mots d'ordre de Vali Myers.
Née en 1930 d'une mère violoniste et d'un père travaillant dans la marine marchande, Vali Myers se souvient de la période scolaire comme d'un cauchemar qui l'a finalement rendu plus forte. Enfant hors norme, elle passe son temps à dessiner et danser. A l'âge de 17 ans elle est première danseuse au ballet moderne de Melbourne. Lasse de cette ville extrêmement conservatrice, elle prend le bateau pour la France. En 1949, elle débarque à Paris avec l'espoir de vivre de son art, mais la guerre a laissé la ville pauvre. Elle vivra trois ans dans la rue avec des réfugiés gitans, devenant rapidement une personnalité dans le quartier de Saint-Germain-des-Prés. Expulsée de Paris pour vagabondage, elle voyage à travers l'Europe puis revient à Paris. Liée à Jean Paul Sartre, Tennessee Williams, Ed van der Elsken, Jean Genet et Jean Cocteau, elle abuse d'opium et de vie nocturne. Pour se sortir de cette impasse, elle emménage dans une cahute sans électricité dans une vallée la côte amalfitaine en Italie. Entourée d'une centaine d'animaux, chiens, ânes, poules et de son favori, un jeune renard. Pendant quatorze ans il reste à ses côtés lorsqu'elle crée, entre le crépuscule et l'aube. Ce refuge est sont pied à terre jusqu'en 2002 avec des allers-et-retours vers New-York et Melbourne où elle côtoie entre autre Patti Smith, Andy Wharol, Diane Arbus et George Plimpton.
En 2003 de retour à Melbourne, âgée de 73 ans, elle est atteinte d'un cancer de l'estomac. Dans sa dernière rencontre avec la réalisatrice Ruth Cullen,Vali Myers dit avoir vécu la vie qu'elle avait choisie et avoir fait tout ce qu'elle voulait. MR

Exposition à voir au musée HR Giger à Gruyères jusqu'à la fin mai 2016, informations www.hrgigermuseum.com 

https://www.youtube.com/watch?v=vicBMg2mHqE
L'agréable mélancolie de Guerino Paltenghi
La galerie du Vide-poches clôt son année commémorative avec une exposition solo du peintre Guerino Paltenghi. Un dernier accrochage tout en douceur pour fêter les quinze ans du lieu.

Une majorité de tableaux inédits de Guerino Paltenghi sont exposés à la galerie du Vide-poche de Marsens. Cette exposition est construite autour de trois thèmes de prédilection de l'auteur: le paysage, la nature morte, et l'architecture.
Le peintre travail par superposition. Des reproductions de toiles, elles-mêmes réalisées avec des collages servent de fond au dessin final. L'huile est appliquée en fine couche, parfois translucide. Le résultat sans lourdeur laisse entrevoir par transparence, les bribes d'un souvenir qui nous échappe. Plusieurs histoires se rejoignent comme une succession de partitions qui ne donne qu'une seule mélodie. Souvent mélancoliques mais jamais tristes, les peintures de l'artiste nous bercent aux rythmes de couleurs automnales. « Je n'aime pas peindre la lumière directe du soleil » explique l'artiste. À l'exception de deux toiles à l'azur éclatant, les ciels sont pâles, parfois cireux. Les couleurs privilégiées par le peintre alternent de l'ocre au verdâtre et du bisque au jaune. L'ensemble est velouté et apaisant.
Paysages enneigés
Les hivers de Guerino Paltenghi ne sont pas froids. La bise est inexistante, seule persiste l'impression d'une fin d'après-midi à Château-d'Oex ou ailleurs en campagne. La neige pourtant bien présente de ses paysages invite à la rêverie d'un jour de redoux. Elle fond, sous la lumière douce d'un soleil absent. C'est le temps qui passe au-delà des toits du village ou aux travers des rues de Ponte Tresa, le village natal de Guerino Palthenghi.
Pour sa série de natures mortes, le peintre use de sa marotte. La poire. Omniprésente, elle envahit l'espace de sa forme sensuelle.« C'est une obsession ! » rigole-t-il. Mises en scène au côté d'un bouquet ou de pots en grès les compositions sont parfaitement équilibrées. Plus loin, l'artiste s'est intéressé au décor d'une chambre d'enfant. Un lapin blanc évoque celui de Lewis Carroll. Juxtaposé à d'autres jouets il ranime le passé, brouillant le présent de sensations enfantines. Des clowns chevauchant un cheval à roulette promènent leur étrangeté sur une toilé intitulée « La balade ».
Architecture
L'architecte qu'il a été ressurgit dans plusieurs oeuvres. Les lignes s'assemblent en points de fuite, offrant une symétrie précise comme sur la peinture « Arrivée à Verbania ». Les structures sont dessinés d'un trait sûr, différent de ses autres compositions. L'artiste de huitante ans poursuit toujours plus loin ses expérimentations, « la peinture c'est toute ma vie » exprime-t-il. Deux huiles de petits formats frôlant l'abstraction témoignent de sa recherche perpétuelle. MR

Galerie du Vide-poche, Marsens, vernissage le 20 novembre, ouvert me-je 13h à 17h et sa-di 13-17h

#léaCdur

Alors que je publie cet article, SolangeTeParle, la désormais célèbre youtubeuse parisienne d'origine québécoise (mais en fait on s'en fout d'où elle vient) s'est lancée dans une nouvelle épreuve de longue durée. Avec ses 15 millions de vues, elle a sous la main un public avec qui communiquer, et ne s'en prive pas. Pour cette nouvelle expérience, elle doit regarder sans interruption les 27 films dans lesquels Léa Seydoux apparaît. Un véritable marathon dont elle nous compte  ici la genèse. 
53h de home cinéma à engloutir en étant filmée en direct, le tout diffusé sur sa chaîne . 

En résumé, elle tente par cet exercice d'exorciser le démon qui la ronge à la vue de Léa Seydoux, sa contemporaine. Malheur lui a pris de se comparer à cette actrice pour la simple et compréhensible raison qu'elles ont été à un moment donné sur le même tremplin. L'une s'est envolée, l'autre a dérapée sur le côté. Depuis ce jour, elle vit les "réussites" et les tapis rouges de Léa comme une piqure de rappel, celle du temps qui passe, des actions qu'il nous reste à faire, et celle de savoir si l'on est à la bonne place.
Ne pas s'envoler vers les cieux parfois bien lourdauds du cinéma a du bon à mon avis. Certes Solange Te Parle ne fait pas la bise à Tarantino, mais elle a le mérite d'expérimenter une nouvelle forme d'art contemporain, et ça...bein c'est pas rien. Tu aimes ou non, mais dans le monde francophone c'est une pionnière. Entre narcissisme exacerbé, acte de mise à nu, besoins irrévérencieux d'attention, ou réelle œuvre... mon cerveau balance.
Dans tous les cas, j'irai jeter un oeil de temps en temps sur sa chaîne, histoire de voir si elle tient le coup, parce que franchement, trop de Léa Seydoux tue Léa Seydoux.
Sans compter que regarder deux fois La Vie d'Adèle, ça mérite au moins quelques "vues" et quelques "pouces bleus" en plus!

 







La boîte est une installation de petite taille qui permet de lire mes quelques poésies et d'observer mes photographies (ou tout autre bouquin que vous auriez emportez avec vous) en toute tranquillité même lors d'évènement à forte affluence. #cocon #foutezmoilapaix