mercredi 30 décembre 2015

L'agréable mélancolie de Guerino Paltenghi
La galerie du Vide-poches clôt son année commémorative avec une exposition solo du peintre Guerino Paltenghi. Un dernier accrochage tout en douceur pour fêter les quinze ans du lieu.

Une majorité de tableaux inédits de Guerino Paltenghi sont exposés à la galerie du Vide-poche de Marsens. Cette exposition est construite autour de trois thèmes de prédilection de l'auteur: le paysage, la nature morte, et l'architecture.
Le peintre travail par superposition. Des reproductions de toiles, elles-mêmes réalisées avec des collages servent de fond au dessin final. L'huile est appliquée en fine couche, parfois translucide. Le résultat sans lourdeur laisse entrevoir par transparence, les bribes d'un souvenir qui nous échappe. Plusieurs histoires se rejoignent comme une succession de partitions qui ne donne qu'une seule mélodie. Souvent mélancoliques mais jamais tristes, les peintures de l'artiste nous bercent aux rythmes de couleurs automnales. « Je n'aime pas peindre la lumière directe du soleil » explique l'artiste. À l'exception de deux toiles à l'azur éclatant, les ciels sont pâles, parfois cireux. Les couleurs privilégiées par le peintre alternent de l'ocre au verdâtre et du bisque au jaune. L'ensemble est velouté et apaisant.
Paysages enneigés
Les hivers de Guerino Paltenghi ne sont pas froids. La bise est inexistante, seule persiste l'impression d'une fin d'après-midi à Château-d'Oex ou ailleurs en campagne. La neige pourtant bien présente de ses paysages invite à la rêverie d'un jour de redoux. Elle fond, sous la lumière douce d'un soleil absent. C'est le temps qui passe au-delà des toits du village ou aux travers des rues de Ponte Tresa, le village natal de Guerino Palthenghi.
Pour sa série de natures mortes, le peintre use de sa marotte. La poire. Omniprésente, elle envahit l'espace de sa forme sensuelle.« C'est une obsession ! » rigole-t-il. Mises en scène au côté d'un bouquet ou de pots en grès les compositions sont parfaitement équilibrées. Plus loin, l'artiste s'est intéressé au décor d'une chambre d'enfant. Un lapin blanc évoque celui de Lewis Carroll. Juxtaposé à d'autres jouets il ranime le passé, brouillant le présent de sensations enfantines. Des clowns chevauchant un cheval à roulette promènent leur étrangeté sur une toilé intitulée « La balade ».
Architecture
L'architecte qu'il a été ressurgit dans plusieurs oeuvres. Les lignes s'assemblent en points de fuite, offrant une symétrie précise comme sur la peinture « Arrivée à Verbania ». Les structures sont dessinés d'un trait sûr, différent de ses autres compositions. L'artiste de huitante ans poursuit toujours plus loin ses expérimentations, « la peinture c'est toute ma vie » exprime-t-il. Deux huiles de petits formats frôlant l'abstraction témoignent de sa recherche perpétuelle. MR

Galerie du Vide-poche, Marsens, vernissage le 20 novembre, ouvert me-je 13h à 17h et sa-di 13-17h

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