L'agréable
mélancolie de Guerino Paltenghi
La
galerie du Vide-poches clôt son année commémorative avec une
exposition solo du peintre Guerino Paltenghi. Un dernier accrochage
tout en douceur pour fêter les quinze ans du lieu.
Une
majorité de tableaux inédits de Guerino Paltenghi sont exposés à
la galerie du Vide-poche de Marsens. Cette exposition est construite
autour de trois thèmes de prédilection de l'auteur: le paysage, la
nature morte, et l'architecture.
Le
peintre travail par superposition. Des reproductions de toiles,
elles-mêmes réalisées avec des collages servent de fond au dessin
final. L'huile est appliquée en fine couche, parfois translucide. Le
résultat sans lourdeur laisse entrevoir par transparence, les bribes
d'un souvenir qui nous échappe. Plusieurs histoires se rejoignent
comme une succession de partitions qui ne donne qu'une seule mélodie.
Souvent mélancoliques mais jamais tristes, les peintures de
l'artiste nous bercent aux rythmes de couleurs automnales. « Je
n'aime pas peindre la lumière directe du soleil » explique
l'artiste. À l'exception de deux toiles à l'azur éclatant, les
ciels sont pâles, parfois cireux. Les couleurs privilégiées par le
peintre alternent de l'ocre au verdâtre et du bisque au jaune.
L'ensemble est velouté et apaisant.
Paysages
enneigés
Les
hivers de Guerino Paltenghi ne sont pas froids. La bise est
inexistante, seule persiste l'impression d'une fin d'après-midi à
Château-d'Oex ou ailleurs en campagne. La neige pourtant bien
présente de ses paysages invite à la rêverie d'un jour de redoux.
Elle fond, sous la lumière douce d'un soleil absent. C'est le temps
qui passe au-delà des toits du village ou aux travers des rues de
Ponte Tresa, le village natal de Guerino Palthenghi.
Pour
sa série de natures mortes, le peintre use de sa marotte. La poire.
Omniprésente, elle envahit l'espace de sa forme sensuelle.« C'est
une obsession ! » rigole-t-il. Mises en scène au côté
d'un bouquet ou de pots en grès les compositions sont parfaitement
équilibrées. Plus loin, l'artiste s'est intéressé au décor d'une
chambre d'enfant. Un lapin blanc évoque celui de Lewis Carroll.
Juxtaposé à d'autres jouets il ranime le passé, brouillant le
présent de sensations enfantines. Des clowns chevauchant un cheval
à roulette promènent leur étrangeté sur une toilé intitulée
« La balade ».
Architecture
L'architecte
qu'il a été ressurgit dans plusieurs oeuvres. Les lignes
s'assemblent en points de fuite, offrant une symétrie précise comme
sur la peinture « Arrivée à Verbania ». Les structures
sont dessinés d'un trait sûr, différent de ses autres
compositions. L'artiste de huitante ans poursuit toujours plus loin
ses expérimentations, « la peinture c'est toute ma vie »
exprime-t-il. Deux huiles de petits formats frôlant l'abstraction
témoignent de sa recherche perpétuelle. MR
Galerie
du Vide-poche, Marsens, vernissage le 20 novembre, ouvert me-je 13h à
17h et sa-di 13-17h
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