mardi 27 mai 2014

SolangeTeParle

Sans doute la femme francophone la plus décalée du web (preuve ici) , on la déteste ou on s'abonne.
Pas de place pour la demi-mesure.
Solange Te parle ne fait pas de sketch, elle n'est sponsorisée par aucun mascara (enfin il me semble), elle ne joue pas à la blonde écervelée,  elle crée un personnage sans s'appuyer sur une histoire, elle me fait marrer tout en touillant où ça fait mal (là un peu), elle montre quand même un peu ses seins et son cul (bein oui ma foi personne n'est parfait, mais je vous mets pas de lien ce coup-ci, vous cherchez vous-même bande de feignasse) et enfin elle philosophe, l'air de rien (ici entre autre). Elle est un ovni, une sorte de performeuse youtube, ou plutôt la précurseuse d'un genre d'humour.
Ouep carrément, ou presque, car il y a forcément toujours quelqu'un avant le premier qui lui même a été devancé, mais ne nous égarons pas.
Ainsi, elle a donné vie à un personnage complètement original. Chose rarissime dans notre monde de pommes c pommes v, où il ne reste à la fin qu'une compote écœurante. Son originalité prend à mon humble avis sa source dans la sienne. Il ne s'agit pas d'inspiration, mais d'être au plus proche de ce qu'elle aurait pu être, ou ce qu'elle pourrait être, où ce qu'elle est dans un monde parallèle. Ce qui ne veut pas dire que le personnage est une copie d'elle-même, pas du tout. Ça serait plutôt, et selon ma propre introspection sur le-dit sujet, une adepte de la spéléologie intérieure. Elle y trouve des trésors par forcément brillants. Oui oui, juste là en dessous, caché sous l'amoncellement de dissimulations et de cautèle. Elle ose mettre en lumière la face très cachée de ses émois. Ça en énerve plus d'un d'ailleurs (voir les commentaires youtube...ouch ça doit faire un peu mal quand même). Face à tant de haine, Psychologie magazine nous dirait que c'est le miroir placé devant leur yeux qui élève leur trouble jusqu'à parsemer leurs commentaire d'injurieux propos. Ne t'en fais pas Solange Te Parle, un bon coup de miroir ne fait jamais de mal, tu n'as donc rien à ne te reprocher. Accroche-toi, être en tête de file ça n'a jamais été une sinécure.


http://solangeteparle.com/





jeudi 8 mai 2014

Résidence artistique, deux ans après

Ce matin encore, avant même d'avoir pris mon petit-déjeuner, j'avais déjà reçu quatre photos via WhatsApp, mon fil d'actualité FB regorgeait d'images et Linkedln m'invitait à trois expositions photo. Nous sommes envahis d'images. À l'excès souvent, jusqu'à l’écœurement parfois. Vous imaginez le dilemme en tant que photographe, rajouter à cet amas, mes propres clichés! Pourquoi? De quel droit? À quoi bon! Adieu veau vache, cochon et couvée!
J'en étais là dans mes angoisses lorsque je tombe sur cette phrase : "Notre époque péfère l'image à la chose, la copie à l'originale, la représentation à la réalité, le paraître à l'être!" Je me suis dit, BINGO!! Ce type a tout compris de nos errances visuelles du 21ème siècle.  
Sauf que cette citation d'un certain Ludwig Feuerbach  date de 1843. Comme quoi je n'étais pas la première à me prendre la tête sur la validité de l'acte photographique. Soulagée, je me rends compte que j'avais simplement oublié que l'humain et l'image sont liés par une indéfectible connivence, et ce depuis l'homme des cavernes (plus loin je sais pas).
Ce qui complique les choses par rapport à l'époque du Daguerréotype (donc bien longtemps après les gribouillages de Lascaux), c'est la démocratisation de la photographie. La technique n'est plus un obstacle et les supports de lecture sont ominprésents. Dans moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire, on pourra faire une photo simplement en clignant des yeux et tout un chacun pourra la visionner instantanément sur ses Google Glass.
Cette accessibilité m'est à la fois agaçante et perturbante, mais elle a le mérite de me repousser dans mes retranchements. S'il est devenu aisé de réaliser une bonne image (encore faut-il savoir ce qu'est une bonne image, mais n'ergotons pas là-dessus pour l'instant), c'est toujours aussi difficile de donner de la cohérence à l'entier de son travail. Bref ça reste compliqué de trouver son propre langage, et c'est en ça que la résidence "Im Wedding" à Berlin a été une aide précieuse. Elle offre le temps nécessaire pour trouver (retrouver) son propre jargon artistique.