vendredi 25 avril 2014

 

Les villes imaginaires d'Iseut Bersier

À ne pas manquer dès le 26 avril et jusqu'au 25 mai, les oeuvres chatoyantes d'Iseut Bersier à la galerie Osmoz. Baignées de lumière ses portraits et ses villes exhortent à éternel printemps.


« Je suis pratiquement née avec de la peinture dans le lait maternelle ! » rigole Iseut Bersier. Fille d'une artiste peintre et d'un père conservateur du musée d'Olten, elle aussi, choisit la voie de l'art. Dans les années 60, elle suit les cours de l'école des Beaux Arts de Berne, puis poursuit ses études durant trois ans à l'Ecole d'Art de la ville de Paris.
Les oeuvres d'Iseut Bersier sont instantanément reconnaissables. Elle a le trait généreux, tout autant que sa palette. Des couleurs, des formes naïve et des lignes claires pour des corps qui semblent libres. Il y a aussi dans son travail, une nécessité de peintre quasi tangible. Elle croque le printemps, « je deviens presque euphorique tellement c'est beau dehors », et le traduit dans une série visible dès aujourd'hui à la galerie bulloise, Osmoz.
Depuis le début de l'année l'artiste peintre est particulièrement productive. C'est donc des toiles inédites qui sont à l'honneur de cette exposition. Toujours dans le style et la signature colorés de l'artiste, ses huiles resplendissent de joie. Mais pas seulement.
Iseut Bersier possède une qualité signifiante, celle, et c'est un tour de force, de nous plonger à la fois dans la gaité et dans une douce tristesse. On passe de Rossini à Debussy en un tour de bras. C'est d'ailleurs de ce dernier dont elle s'inspire pour nommer l' aquarelle  « La ville engloutie », clin d'oeil à « La cathédrale engloutie », prélude de Debussy. Ses formes naïves oranges, vertes, bleues, jaunes ou blanches nous emmènent dans un univers d'une idyllique beauté. Elle avoue être parfois très attristée par ce que l'homme fait subir à nos paysages, et c'est sans doute pour cette raison qu'elle figure une utopie, loin de la réalité de notre monde.




Voyages irréels
Iseut Bersier peint des villes imaginaires, garantes de ses états d'âme. « Je n'ai pas besoin de prendre l'avion, je voyage dans ma tête ». L'Afrique du nord ou la Grèce par moment, semblent habiter son esprit. Elle transcrit les reflets lumineux de ces latitudes avec par touches, quelques décors graphiques ; une balustrade, un drapé, le tronc d'un palmier. Suffisamment d'indices pour nous mettre sur la piste d'une ambiance, mais pas assez pour que sa peinture soit totalement figurative. Il s'agit de laisser de la place pour la poésie de chacun. De l'espace via le blanc. Elle ajoute ou laisse des surfaces vierges qui soutiennent l'ensemble de sa peinture dans un rythme trahissant sa passion de la musique. Un jeu de funambule pour atteindre l'équilibre des variations de teintes.
La féminité à l'honneur
Il y a ces femmes et leurs regards verts pâles, leur morphologie à la fois disproportionnée et parfaitement juste qui posent lascivement. Des femmes solides, pensives, dont le regard se perd au-delà du cadre. Un hymne à la force féminine. Leur peau, rosée par endroit, cache une émotion interne presque palpable. « J'aime travailler à l'huile car c'est une matière sensuelle » explique-t-elle. Elle renforce par ce biais technique le pouvoir de ses nus. L'huile permet aussi de proposer des couleurs vives sans quelles ne soient jamais agressives.
Poussant son travail de recherche toujours plus loin, elle clôt l'exposition avec trois peinture abstraites. Sur chacune d'entres elles, un rectangle, comme une porte vers un ailleurs.
A découvrir du 26 avril (vernissage dès 17h) au 25 mai. Ouvert : jeudi, samedi et dimanche de 14h à 18h, galerie Osmoz, Bulle