Les villes imaginaires d'Iseut Bersier
À ne pas manquer dès le 26 avril
et jusqu'au 25 mai, les oeuvres chatoyantes d'Iseut Bersier à la
galerie Osmoz. Baignées de lumière ses portraits et ses villes
exhortent à éternel printemps.
« Je suis pratiquement née avec
de la peinture dans le lait maternelle ! » rigole Iseut
Bersier. Fille d'une artiste peintre et d'un père conservateur du
musée d'Olten, elle aussi, choisit la voie de l'art. Dans les années
60, elle suit les cours de l'école des Beaux Arts de Berne, puis
poursuit ses études durant trois ans à l'Ecole d'Art de la ville de
Paris.
Les oeuvres d'Iseut Bersier sont
instantanément reconnaissables. Elle a le trait généreux, tout
autant que sa palette. Des couleurs, des formes naïve et des lignes
claires pour des corps qui semblent libres. Il y a aussi dans son
travail, une nécessité de peintre quasi tangible. Elle croque le
printemps, « je deviens presque euphorique tellement c'est beau
dehors », et le traduit dans une série visible dès
aujourd'hui à la galerie bulloise, Osmoz.
Depuis le début de l'année l'artiste
peintre est particulièrement productive. C'est donc des toiles
inédites qui sont à l'honneur de cette exposition. Toujours dans le
style et la signature colorés de l'artiste, ses huiles
resplendissent de joie. Mais pas seulement.
Iseut Bersier possède une qualité
signifiante, celle, et c'est un tour de force, de nous plonger à la
fois dans la gaité et dans une douce tristesse. On passe de Rossini
à Debussy en un tour de bras. C'est d'ailleurs de ce dernier dont
elle s'inspire pour nommer l' aquarelle « La ville
engloutie », clin d'oeil à « La cathédrale engloutie »,
prélude de Debussy. Ses formes naïves oranges, vertes, bleues,
jaunes ou blanches nous emmènent dans un univers d'une idyllique
beauté. Elle avoue être parfois très attristée par ce que l'homme
fait subir à nos paysages, et c'est sans doute pour cette raison
qu'elle figure une utopie, loin de la réalité de notre monde.
Voyages irréels
Iseut Bersier peint des villes
imaginaires, garantes de ses états d'âme. « Je n'ai pas
besoin de prendre l'avion, je voyage dans ma tête ». L'Afrique
du nord ou la Grèce par moment, semblent habiter son esprit. Elle
transcrit les reflets lumineux de ces latitudes avec par touches,
quelques décors graphiques ; une balustrade, un drapé, le
tronc d'un palmier. Suffisamment d'indices pour nous mettre sur la
piste d'une ambiance, mais pas assez pour que sa peinture soit
totalement figurative. Il s'agit de laisser de la place pour la
poésie de chacun. De l'espace via le blanc. Elle ajoute ou laisse
des surfaces vierges qui soutiennent l'ensemble de sa peinture dans
un rythme trahissant sa passion de la musique. Un jeu de funambule
pour atteindre l'équilibre des variations de teintes.
La féminité à l'honneur
Il y a ces femmes et leurs regards
verts pâles, leur morphologie à la fois disproportionnée et
parfaitement juste qui posent lascivement. Des femmes solides,
pensives, dont le regard se perd au-delà du cadre. Un hymne à la
force féminine. Leur peau, rosée par endroit, cache une émotion
interne presque palpable. « J'aime travailler à l'huile car
c'est une matière sensuelle » explique-t-elle. Elle renforce
par ce biais technique le pouvoir de ses nus. L'huile permet aussi de
proposer des couleurs vives sans quelles ne soient jamais agressives.
Poussant son travail de recherche
toujours plus loin, elle clôt l'exposition avec trois peinture
abstraites. Sur chacune d'entres elles, un rectangle, comme une porte
vers un ailleurs.
A découvrir du 26 avril (vernissage
dès 17h) au 25 mai. Ouvert : jeudi, samedi et dimanche de 14h à
18h, galerie Osmoz, Bulle